12 jours, le film de Raymond Depardon, sorti fin 2017, fut l'occasion d'un ciné débat au Ciné Lumières Armentières. Cette séance publique, qui rassemblait à la fois des professionnels de la psychiatrie et le grand public, a suscité de vives réactions.
Depuis la loi du 5 juillet 2011 réformée en 2013, les patients hospitalisés sans consentement dans les hôpitaux psychiatriques doivent être présentés à un juge des libertés et de la détention avant 12 jours puis tous les 6 mois. Le documentaire présente 10 patients accompagnés de leur avocat, lors de leur audience devant le juge. La scène se déroule dans la salle d'audience du CH du Vinatier près de Lyon, 1er en France à l'avoir installée au sein même de l'hôpital. Le Dr C. Martinez, praticien hospitalier au pôle G20 et P. Koenig, directeur des relations avec les usagers des EPSM Lille-Métropole et Flandres ont animé cette soirée, dans le cadre d'un partenariat avec le cinéma et le producteur "wild bunch".
Pourquoi 12 jours ?
Le plus souvent, la mesure d'hospitalisation sans consentement est levée par le psychiatre entre le 15e et le 20e jour. Le débat a porté sur les conditions de la levée de la mesure, le secret médical et l'image renvoyée de la psychiatrie. Force est de constater que les pratiques des magistrats et des avocats diffèrent selon les régions. 1 seule mesure levée sur 72 filmées au Vinatier, contre 17% dans les Hauts-de-France.
Virginie Dessenne, Stéphanie Weill et Philippe Koenig
